Témoignage de Dominique Becret

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Comité départemental contre les maladies respiratoires de Charente-Maritime

Dominique témoigne ici de sa maladie et de la façon courageuse dont elle l’a appréhendé et même pourrait-on dire « dompté ». Témoin de cette « renaissance », le CDMR a accueilli Dominique en stage en décembre et janvier, où elle a pu avoir en avant-goût une expérience satisfaisante en vue d’un retour à un travail qu’elle espère désormais à juste titre, que ce soit un travail à mi-temps ou à plein temps.

Quand votre BPCO a-t-elle été diagnostiquée ?
C’est en 2003 que j’ai su que j’avais une BPCO

Quels étaient vos symptômes ?
J’étouffais par moment, je vomissais des glaires, j’avais comme un étau à la place des côtes… je me repliais peu à peu sur moi-même. Ces symptômes ont duré plusieurs jours (3 à 4 jours environ). Mon père m’a alors accompagnée à l’hôpital Saint Louis et le diagnostic a été posé !

Comment avez-vous vécu une telle annonce ?
TRÈS MAL. Je n’avais jamais été malade et j’avais une très bonne condition physique. Je jouais régulièrement au tennis et je pratiquais « l’agility » ! Il s’agit d’une activité de dressage de son chien, comportant courses et passages d’obstacles. Je marchais tous les jours au moins 4 kilomètres avec mon chien. Après cette annonce je n’ai pas réussi tout de suite à arrêter de fumer.

Aviez-vous une activité professionnelle ?
Bien sûr ! A cette époque je travaillais dans une association d’hébergement de personnes en grande difficulté socio-économique. J’étais employée 10 heures jour les mercredis, jeudi, et vendredi Et il m’arrivait parfois de travailler plus pour remplacer des collègues ! Mon travail était essentiellement sédentaire, avec un poste d’accueil et de standardiste.

Votre vie a-t-elle changé à l’annonce de cette maladie ?
De 2003 à 2008, j’ai continué à vivre dans un environnement de fumeurs….aussi bien à mon domicile que sur mon lieu de travail. Ma capacité respiratoire devait passer de 80% à 30% ! Je me rendais fréquemment à l’hôpital, tous les 2 mois car je faisais des décompensations. En 2008 j’ai dû porter un appareil à oxygène. Je l’ai mal vécu parce que cet appareillage m’était contraignant et aussi à cause du regard des autres…A mon travail, cet appareillage était mal accepté. Et on me signifia la fin de mon contrat en 2009. Au même moment, j’ai dû être hospitalisée en service de réanimation et en décembre on m’a dirigée au centre de réhabilitation respiratoire de CAMBO LES BAINS, pour un séjour de 2 mois.

Comment vous êtes-vous sentie après ce séjour ?
J’étais prête à revivre

Comment vous y êtes vous prise ?
J’ai poursuivi le programme de réhabilitation respiratoire du Centre de CAMBO LES BAINS, avec une volonté ferme de me soigner.

Je me suis inscrite à un cours de yoga, pour apprendre à gérer mon stress. J’ai pratiqué de la musculation dans un centre de remise en forme. J’y effectuais surtout des exercices de cardiologie (vélo, tapis de marche, rameur), ceci 2 heures par jour et 4 jours par semaine. Ce rythme correspondait à celui qui nous était demandé au centre.

Et puis je suis venue à votre association pour la marche du mardi après-midi. Cela complétait mes autres activités et j’y ai trouvé un bon moyen de rompre la solitude.

Avez-vous fait d’autres séjours dans un centre de réhabilitation respiratoire ?
Un an après ce séjour à Cambo les bains, le pneumologue a pensé qu’il était nécessaire de refaire u séjour de 3 semaines. C’est la raison pour laquelle il a été décidé de m’inscrire au centre Richelieu de La Rochelle en hospitalisation de jour. Avec l’assistance en oxygène, je restais à 30% de capacité respiratoire en 2010.

J’ai renouvelé un séjour de 3 semaines au Centre Richelieu en 2011 et l’assistance en oxygène me fut retiré .

Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Comme je vous l’ai dit, après le choc provoqué par l’annonce de mon insuffisance respiratoire en 2003 auquel ont succédé les difficultés physiques et psychologiques qui en sont la conséquence, je crois avoir développé une volonté ferme de m’en sortir.

Cette volonté est aujourd’hui intacte. Les activités physiques et les contacts que j’ai développés m’ont permis et me permettent de revivre. Et je ne désespère de retrouver un travail.

Dernièrement, mes enfants m’ont offert un chien tonique et joueur. Il me donne de l’énergie pour bouger, il me stimule, et me fait marcher tous les jours et par tous les temps. C’est un véritable compagnon qui rythme avec bonheur ma vie. Nous sortons quotidiennement ensemble, nous jouons, je l’emmène au club canin une fois par semaine pour un apprentissage au dressage où l’activité physique est particulièrement tonique. Je dois marcher à la même allure que les autres adhérents, et cela me demande évidemment un gros effort physique.

En définitive, la BPCO m’a appris une nouvelle vie, tout aussi intense que la précédente et en quelque sorte…m’agrandie psychologiquement. En stabilisant ma capacité respiratoire à 30% et sans appareillage, j’ai retrouvé une âme de sportive, une envie de et le goût de vivre.

Je souhaite par mon témoignage délivrer aux malades respiratoires un message d’espoir : en pratiquant des activités physiques qu’ils aiment, en se bougeant, et en ne restant pas isolés, ils peuvent diminuer, voire supprimer des hospitalisations qui rythment trop souvent le quotidien des malades respiratoires et ils peuvent aussi retrouver des instants de bonheur qui nous sont si essentiels pour notre vie.